Journée de la femme gabonaise
Le Gabon ne doit pas laisser la Covid-19 annuler des décennies de progrès pour les droits des femmes.
La crise sanitaire a touché et touche encore ce pan majeur de la vie des femmes qu’est leur place économique dans notre société. Alors même que les petits et grands préjugés restent nombreux tout au long de leur vie, la pandémie a multiplié les freins au quotidien contre leurs droits les plus essentiels, voire les plus évidents. En quelques mois, les conséquences directes et indirectes ont parfois anéanti des années de mobilisation en faveur de la réduction des inégalités de genre.
Face à ces défis, la Fondation Sylvia Bongo Ondimba a fait le choix aux premières heures de sa création d’une part de consacrer la place que les Gabonaises jouent au sein de nos familles et de nos communautés, d’autre part d’accompagner le rôle de premier plan qu’elles occupent au sein de nos sociétés. Nous agissons ainsi en appui des associations et des institutions engagées dans le renforcement de leurs droits. Droits économiques, notamment avec l’initiative de microcrédit Akassi pour accompagner les femmes dans la création d’activités génératrices de revenus. Droits civils, avec la reconnaissance de la Journée internationale des veuves. Droits à la santé, avec par exemple les programmes « Toutes les mamans comptent », « Femmes contre le Sida », ou encore « Agir contre le cancer », et par le soutien solidaire aux personnes vivant avec un handicap moteur ou auditif.
En témoignent, enfin, plus récemment, le concours « Coup 2 Cœur » pour dénoncer les violences faites aux femmes, le lancement des Cafés de l’égalité pour échanger avec le grand public sur les questions du genre, et cette initiative qui nous tient particulièrement à cœur, la création du Prix Agathe Okumba d’Okwatsegue, dédié à primer les associations qui poursuivent le noble combat de cette pionnière de la défense des droits des femmes dans notre pays.
Dans notre monde en perte de repères, les associations que nous avons découvertes à travers l’appel à candidatures émergent comme des sources intarissables d’espoir et de dynamisme et illustrent la vivacité de la société civile gabonaise et sa détermination à faire bouger les lignes.
Cet espoir, c’est également le travail conduit aux côtés du gouvernement gabonais, avec la société civile gabonaise et les experts nationaux et internationaux dans ce domaine, pour encourager des dispositions légales et institutionnelles ambitieuses en faveur de l’égalité. Dans la continuité de la stratégie que nous avons portée en 2020, nous mesurons jour après jour les petites et grandes avancées que ce travail aura encouragées et révélées : projets de loi inédits portant réforme des code civil, code pénal mais également code du travail, qui consacrent des innovations fortes en faveur de la protection, de l’intégration et de l’émancipation des femmes.
Le Gabon, historiquement engagé en faveur des droits de ses citoyennes, ne doit pas laisser la Covid-19 annuler des décennies de progrès pour les droits des femmes. Bien au contraire, la crise que nous traversons doit constituer pour nous le sursaut tant attendu pour renforcer la protection et le rôle de celles qui peuvent contribuer à réinventer nos vies et favoriser l’émergence d’un Gabon plus fort, plus solidaire, plus respectueux des droits individuels et collectifs.
Sylvia Bongo Ondimba Première Dame du Gabon
Source : Jeune Afrique