Génocide au Rwanda : 15 années de réclusion requises contre Claude Muhayimana.

Lors du procès de Claude Muhayimana, le chauffeur des miliciens armés jusqu’aux collines de Bisesero, de Gitwa et de Karongi, lieux de refuge des tutsis, les jurés l’ont reconnu coupable de complicité de génocide. Les choses se sont déroulées, entre le 7 avril et le mois de juin 1994. Ces derniers révèlent qu’il n’avait pas été contraint à le faire. A cette occasion, un nombre de 100 questions leur étaient posées.

Les choses commencent à s’éclaircir concernant l’affaire du génocide rwandais. Les jurés ont requis quinze bonnes années de réclusion contre Claude Muhayimana. En effet, il est le premier citoyen ordinaire à être jugé et condamné en France pour avoir été impliqué dans le génocide rwandais.

Interrogé sur ce cas, Daphrosa Gauthier, du collectif des parties civiles du Rwanda éprouve sa satisfaction. « On ne s’est pas trompé, on ne s’est pas trompé de bonhomme : il a été jugé par un jury populaire qui ne connait pas le Rwanda, qui appréhendait le génocide pendant ces quatre semaines qui viennent de passer. Il a eu 14 ans, personne ne peut se réjouir, mais malgré tout, c’est une peine relativement clémente pour un génocide ».

Quant à l’avocat de la défense, Philippe Meilhac, il estime que les jurés n’ont cependant pas jugé Claude Muhayimana coupable de génocide ni à Kizenga ni à l’école de Nyamishaba, ni à partir du mois de juillet. D’ailleurs, ce dernier a fait un appel. « Il y a encore quelques accusations pour lesquelles il a été innocenté. Alors il reste encore effectivement du chemin, mais le combat sera mené jusqu’au bout, et je suis convaincu qu’en appel, nous parviendrons à le faire innocenter. » A savoir que la procédure pourrait donc durer encore quelques années.

Prenant parole, Claude Muhayimana a battu toute en brèche les allégations portées à son encontre. « Je voudrais que vous essayiez de vous mettre à ma place en 1994, ce que j’ai fait pour sauver des gens », avait lancé le Franco-Rwandais.


Ces même propos ont été tenus par la défense pendant le procès. « l’ancien chauffeur d’hôtel dans la région de Kibuye, aujourd’hui cantonnier à Rouen dans le nord-ouest de la France, aurait transporté des tueurs sous la « contrainte » pendant le génocide rwandais.», ont-ils défendu leur client.

Du côté du ministère public, il estime que Claude Muhayimana fut un « acteur du génocide », un « rouage indispensable dans le dispositif de cette traque des Tutsis ». Cet homme « a contribué au génocide en tant que conducteur et transporteur des tueurs sur une très longue période de trois mois », avant de citer les témoignages de Rwandais entendus par la cour, des rescapés du génocide, mais aussi d’anciens tueurs détenus au Rwanda et interrogés par visioconférence.

Pour rappel, Claude Muhayimana est le quatrième Rwandais condamné pour génocide en France. En mai prochain, s’ouvrira le procès de l’ex-préfet Laurent Bucyibaruta.

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