DEFINITION DU CONCEPT D’EDUCATION AU CHANGEMENT DE COMPORTEMENTS ENVIRONNEMENTAUX
L’éducation relative à l’environnement (ERE) vise le développement d’attitudes favorables à l’environnement et l’adoption d’un comportement environnemental responsable chez les individus. L’ ERE est aujourd’hui devenu un principe essentiel pour assurer un développement durable. La connaissance des problématiques environnementales doit largement déborder le cadre scolaire pour se répandre dans la société tout entière. En effet, devant la dégradation continuelle de l’environnement qui menace l’équilibre écologique de la planète, un intérêt grandissant se manifeste pour une « normalisation des comportements humains. »
L’éducation environnementale est un impératif citoyen
La notion de responsabilité du citoyen est indissociablement liée à celle de son éducation et de son information. Pour être actif, le citoyen doit prendre conscience des interactions existantes entre l’économique, le social et l’environnement, qui sont les trois piliers du développement durable. Il doit pouvoir mesurer les conséquences de ses gestes et de ses choix quotidiens, et mieux connaître les risques liés à l’environnement.
Grâce à l’ éducation à l’ environnement, le citoyen est à même de mieux prendre en compte l’ environnement dans le développement économique et le progrès social. Ainsi il pourra prendre des mesures pour modifier certains modes de production et adapter un comportement nécessaire à sa sûreté et à la sauvegarde, voire à l’ amélioration de la qualité de son cadre de vie et de celui des générations futures. Grâce à une meilleure éducation en matière d’environnement le citoyen participe à sa préservation et à la prévention des nuisances.
Ce principe d’ éducation ne doit pas s’ arrêter aux portes de l’ école. Il doit être étendu et associer tous les milieux périscolaires. Il se doit de déborder également le cadre scolaire pour concerner tous les citoyens, tant dans leurs activités professionnelles que dans leurs comportements de consommateurs ou dans leurs loisirs
L’ Etat a une responsabilité d’ initiative et d’ incitation dans ce domaine afin de donner, la possibilité à tous d’ appréhender les enjeux du développement durable et de faire évoluer les comportements.
L’ éducation à l’ environnement n’ est pas un principe inscrit dans le droit de façon explicite mais a fait l’ objet d’une déclaration d’ intention au Sommet de la Terre de Rio en 1992 (chapitre 36 de l’Agenda 21). A ce propos, il convient de rappeler la recommandation n° 96 issue de la Conférence des Nations Unies sur le développement humain, tenue en juin 1972 à Stockholm (Suède) et qui a accouché de la Déclaration universelle de l’Environnement, laquelle se voulait un diagnostic des différents aspects des problèmes de l’environnement de l’époque et leur incidence sur les sociétés humaines. On peut lire dans cette recommandation : “Les institutions des Nations Unies, notamment l’UNESCO, et les institutions internationales concernées veilleront à prendre les mesures nécessaires pour établir un programme englobant plusieurs branches pratiques de l’éducation environnementale scolaire et extrascolaire, et intéressant tous les niveaux d’enseignement et tous les apprenants, dans le but de les informer des efforts qu’ils peuvent entreprendre, dans les limites des moyens disponibles, en vue de la gestion des questions de l’environnement et la préservation de celui-ci”.
L’énoncé de cette recommandation est une invitation explicite à la reconnaissance universelle de l’importance de l’éducation et de la nécessité d’en faire un instrument de préservation et de promotion de l’environnement.
Par ailleurs, la sûreté et la santé constituent deux droits naturels de l’homme inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Nombreux sont les citoyens qui, au cours d’une démarche personnelle plus ou moins structurée, adoptent un certain comportement pour ensuite l’abandonner au bout de quelques semaines, mois ou années. Pour être réussi, le changement de comportement doit être maintenu, ceci nécessitant une somme considérable de temps, d’efforts et d’énergie. Plusieurs chercheurs s’entendent pour dire que l’une des étapes les plus importantes du processus de changement de comportement est l’amorce, et que la difficulté à combattre l’inertie et l’indifférence, causées par les habitudes de vie du citoyen, s’avère souvent la plus grande barrière. On peut citer l’exemple du sénégalais qui décide, individuellement, de procéder à une séparation de ses ordures ménagères. Il abandonnera très rapidement car cette action individuelle ne sera pas comprise de tous par manque d’éducation individuelle (la femme de ménage qui souvent « gère » les poubelles dans nos maisons ne comprendra pas …) et par l’absence de mécanisme d’accompagnement de la part des autorités (… car le camion de collecte des ordures ménagères ne fait aucune différentiation dans la collecte de ces derniers).
Justification
Le cadre législatif ou les textes civils, comme le code de l’environnement, le code de l’hygiène, semblent être une suite de lois sans cadre d’application ou de réglementations non usitées dans tout un processus, même si nous remarquons la réaction spontanée qui n’est qu’un balbutiement face à l’envergure terrifiante de cette situation de crise environnementale majeure, dans la gestion du cadre de vie, dans la prévention civile et collective. Le cadre juridique mis en place par l’Etat du Sénégal n’a jamais pu régler la problématique des OM jusqu’ici. Nous pensons que par l’adoption d’un comportement nouveau, par le biais de l’ERE, à tous les niveaux et, une intégration d’un nouveau système de gestion des déchets, l’Etat du Sénégal peut arriver à bien gérer les ordures ménagères