Dialogue national au Sénégal, le spectateur sénégalais attend toujours un vrai coup d’envoi
Pour des questions de reformes politiques, ou encore la gestion du pétrole et du gaz découverts au pays de la Teranga, le président de la république Macky SALL avait ouvert un dialogue national en 2016. Deux mois après le référendum, le Chef de l’Etat sénégalais avait laissé entendre que “Chacun a sa liberté de penser et d’appartenance, mais nous avons un même intérêt, celui de voir notre pays avancer” . Cette déclaration du père de la nation revenait encore en 2019 après sa réélection (encore lors d’un dialogue national).
A l’époque, en 2019 le dialogue politique a suscité pas mal de controverses. Même si il est évident que cela représente théoriquement une pratique essentielle voir même indispensable pour beaucoup de politiques. C’est dans la pratique, pour certaines entités, un moment de manipulation de l’opinion pour des fins politiques. D’ailleurs c’est ce que considère l’opposition actuelle qui mouille le président de la république en l’accusant de vouloir préparer la pelouse pour “un mandat de trop” .
ALORS COMMENT VERITABLEMENT DONNER COUP D’ENVOI A CE DIALOGUE?
D’abord au sein de l’opposition il y’a encore plus d’inquiétudes que la question du dialogue lui même. La libération des détenus politiques, les violations répétées des droits et libertés de l’opposition et des opposants au pouvoir, les cas Karim WADE et Khalifa SALL. Cette dernière inquiétude est d’ailleurs le point qui risque de désunir l’opposition puisque chacun voulant s’offrir le meilleur départ pour les joutes électorales. Aujourd’hui le véritable débat réside sur les règles qui seront empruntées pour aller au dialogue. Les observateurs ont remarqué que depuis l’annonce de l’initiative par le président Macky SALL dans son message à la nation du 3 avril 2023, l’opposition se recase en considérant que ce point n’est en aucun cas discutable. Néanmoins le président SALL est certain de dialoguer sur des questions d’intérêts nationals mais aussi politiques (à la limite des sujets sur l’amnistie de Karim WADE et Khalifa SALL ).
Mais pour se faire, le contenu du dialogue doit être déterminé pour permettre aux acteurs de savoir les contours. Tel est l’idéal pour concrétiser le dialogue. Ce qui n’a toujours pas été fait. Aujourd’hui certains adhèrent à ce dialogue tandis que d’autres notamment les politiciens les plus coriaces sont sceptiques.
Le Sénégal reste attentif quant à l’issue de ce tiraillement