L’AGONIE DES CASQUES BLEUS
Si nous continuons de craindre les ricochets du Corona en 2021, il ne faudra pas aussi oublier que le monde continue de tourner. Nous sommes toujours en janvier et l’année s’annonce déjà noire pour les Casques bleus.
Nous commencerons en Centrafrique où les Casques bleus ou soldats de la paix comme on aime bien les appeler sont en première ligne pour freiner l’ascension des rebelles. Rebelles qui contrôlent déjà la majeure partie du territoire. Car l’armée du pays, elle a succombé il y a bien longtemps. Le dernier rempart se e trouve à Bangui, la capitale, où une force jointe d’une douzaine de milliers de Casques bleus, de mercenaires russes et de soldats rwandais dépêchés avant les élections de fin décembre dernier n’ont pu sécurisé que la moitié des bureaux de vote. Un scrutin qui s’est vu achevé par la réélection du président sortant Faustin-Archange Touadéra.
Au Mali, les nouvelles ne sont pas meilleures. Les pertes s’élèvent à cinq Casques bleus tombés. Le Mali, il faut le rappeler, enregistre le plus de décès de Casques bleus. Soit 146 morts depuis 2013. Pays où le désert occupe les 75 pour cent de la superficie, le calvaire des soldats de la Minusca risque de virer au cauchemar alors que la France compte retirer ses troupes.
Si d’aucuns jugent les missions de La Minusca équivoque, ce n’est pas le cas de tout le monde.
«Nous ne défendons pas des gouvernements, mais la souveraineté des États», nuance Laurent Attar Bayrou pour justifier ces missions ambiguës. Le président de l’Association internationale des soldats de la paix, une association d’anciens combattants de l’ONU basée à Lyon, estime que les pertes ont augmenté parce que les casques bleus déployés dans le monde n’ont jamais été aussi nombreux. Ils sont 90 000, dans leur grande majorité en Afrique.
Et pourtant les missions s’éternisent, les conflits s’enlisent, les opérations deviennent plus gigantesques et forcément plus couteuses. Les forces de l’ONU ont ces dernières années, reconnaissons-leur le mérite très échoué. Les grandes puissances ne font que se retirer. Et l’influence et l’efficacité de L’OTAN ne jouent pas en sa faveur.
Si de plus en plus de Casques bleus tombent, c’est parce que leurs missions se veulent de plus en plus offensives. Une politique visant le retour des armées des grandes puissances sous la bannière Onusienne concède Laurent Attar Bayrou.