L’Excision en Gambie : Entre Tradition et Droits des Femmes

L’excision, une pratique controversée et douloureuse, continue de diviser l’opinion en Gambie. Alors que certains défenseurs des droits des femmes luttent pour son abolition, d’autres soutiennent qu’elle est ancrée dans la tradition et doit être légalisée à nouveau. Examinons de plus près cette question complexe.

En 2015, l’ancien dictateur gambien, Yahya Jammeh, a interdit l’excision, affirmant qu’elle n’était pas prescrite par l’islam. Cette décision a été saluée par les défenseurs des droits des femmes et les organisations internationales. Cependant, depuis lors, le débat fait rage quant à la légalisation de cette pratique.

Selon l’Unicef, 76 % des Gambiennes âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines. Plus préoccupant encore, 75 % des Gambiennes âgées de 15 à 19 ans ont également été victimes de cette pratique. Ces chiffres révèlent l’ampleur du problème et soulignent la nécessité d’une action urgente.

Les partisans de l’excision invoquent souvent la tradition et la religion. Ils affirment que cette pratique est profondément ancrée dans la culture gambienne et qu’elle doit être préservée. Certains responsables religieux soutiennent également que l’excision est un rite de passage essentiel pour les jeunes filles.

D’un autre côté, les défenseurs des droits des femmes soulignent les conséquences physiques et psychologiques de l’excision. Outre la douleur intense, cette pratique peut entraîner des infections, des complications médicales et même la mort. Ils plaident pour une éducation et une sensibilisation accrues afin de mettre fin à cette tradition néfaste.

Actuellement, l’Assemblée nationale gambienne examine un projet de loi qui pourrait égaliser à nouveau l’excision. Si cette loi est adoptée, elle marquera un retour en arrière par rapport à l’interdiction de 2015. Les parlementaires doivent peser les arguments des deux côtés et prendre une décision éclairée.

L’excision en Gambie est un sujet complexe et émotionnel. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la préservation de la tradition et la protection des droits fondamentaux des femmes. Espérons que les législateurs prendront en compte les statistiques alarmantes et agiront dans l’intérêt de toutes les Gambiennes.

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